Après le scandale du Mediator®, c’est le Multaq® qui, à son tour, est au premier rang dans la liste des 76 médicaments à mettre sous surveillance. Toutes les mesures sont prises par les organismes publics indépendants d’expertise scientifique afin d’éviter qu’une nouvelle affaire scandaleuse fasse surface.

Le Multaq®, traitement pas très efficace
Le Multaq®, également connu sous le nom scientifique de dronédarone, est un antiarythmique. Produit par le laboratoire américain Sanofi Aventis, ce médicament est destiné au traitement des troubles du rythme cardiaque. Il est indiqué uniquement aux adultes en fibrillation auriculaire non permanente. Ce médicament peut également être prescrit afin de prévenir toute récidive pour un patient présentant un antécédent de fibrillation auriculaire. Le Multaq® aide le patient à maintenir un rythme cardiaque normal. Il réduit les risques en cas de première hospitalisation d’origine cardiovasculaire chez les patients présentant une fibrillation auriculaire paroxystique.
Par ailleurs, il est contre-indiqué chez les malades présentant un ralentissement de la fréquence cardiaque, soit en cas d’insuffisance cardiaque de classe III et de classe IV. Présent sur le marché européen depuis octobre 2010, ses performances ont été rapidement jugées insuffisantes comparées à celles du traitement de référence. Afin d’éviter que le système de santé en France ne subisse un nouveau discrédit, Etienne Caniard, le président de la Mutualité Française, demande à ce que les mesures nécessaires soient prises par les organismes comme l’EMA ou Agence européenne du médicament et l’Afssaps.
Pourquoi le Multaq® est-il dans le collimateur des autorités sanitaires ?
Suite à de graves complications chez certains patients sous traitement de Multaq® aux États-Unis, l’EMA demande à ce que les patients sous traitement en Europe soient surveillés de très près. Cette démarche a été grandement motivée après que le laboratoire Sanofi Aventis a informé les médecins des risques encourus par les patients concernés. Les analyses effectuées dans les laboratoires français ont remis en cause certains points importants. Il n’est pas impossible que le Multaq® puisse présenter des effets secondaires, notamment au niveau du foie des patients.
Plusieurs cas d’atteintes hépatiques ont été constatés chez les malades sous Multaq®. Deux de ces patients souffrant d’insuffisance hépatique ont dû recourir à une transplantation du foie. L’Agence européenne et l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé demandent à ce que les patients suivant un traitement sous Multaq® fassent un bilan hépatique sanguin, un procédé préventif pour vérifier l’état de leur foie. En attendant les résultats des analyses effectuées par les autorités sanitaires européennes et américaines, l’EMA recommande à Sanofi Aventis un changement de libellé de la notice de ce médicament.